Qu’est-ce qu’entreprendre de tout son être ?

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On aurait tendance à croire que l’aventure entrepreneuriale commence… quand on a une idée derrière la tête !

On s’y jette tête baissée, même si on tente de garder la tête froide. Passionné.e, on se creuse la tête pour que l’idée devienne réalité. On évite d’être tête en l’air ou de faire à la tête du client. On garde la tête sur les épaules, le plus souvent. Parfois, on se prend la tête, malheureusement. 

Et si on ne demandait plus à la tête de tout porter, de tout contrôler, de tout décider, de tout entreprendre ? Et si on faisait vibrer nos idées dans notre corps avant de les offrir au monde ?

C’est ce qui m’anime dans le projet « Entreprendre de tout son être ».

L’urgence de réconcilier des mondes

Je me sens debout, un pied dans chaque monde : l’un dans le monde des approches sensibles, intuitives, artistiques. L’autre dans le monde des approches cartésiennes, pragmatiques et logiques. Je rêve de sauter à pieds joints dans un nouveau monde qui concilierait les deux. Un monde où l’on pourrait inviter nos sens pour penser. Un monde qui laisserait émerger des visions incarnées pour nos projets. Un monde qui nous rappellerait sans cesse qu’il y a un endroit où corps et esprit ne sont pas séparés. Un monde dans lequel on entendrait haut et fort : « n’as-tu pas remarqué que la tête fait partie du corps ? »

L’urgence de penser autrement

Pourtant, parfois, je sens que ma tête flotte, bien au-dessus du reste de mon corps. Il est des jours où elle s’envole, inspirée par mille idées, animée par tant de projets. D’autres où, au contraire, elle explose, saturée d’infos, épuisée du trop plein, cherchant le vide du ciel, en vain. C’est tout un apprentissage de l’inviter à redescendre. De lui rappeler où est la source : de lui montrer le chemin vers la matière toujours vivante et régénérante du corps. Parfois, ma tête oublie qu’elle est, elle aussi, matière. Quand elle s’en souvient, une autre qualité de pensée se met à naître. Une pensée incarnée, qui puise dans les mouvements, les gestes et les postures, et qui s’accompagne d’images, de mots, de fulgurances fertiles. Cette pensée-là, issue des sens, offre un chemin nouveau. Je la reconnais de la pensée classique, contrôlée de A à Z par mon mental, car avec elle, il y a toujours quelque chose qui m’échappe, au moins en partie : quelque chose qui me saisit, qui me surprend, qui me fait voir la situation autrement. Souvent, elle me montre un chemin que je n’avais pas vu, ou me reconnecte à une part de moi qui avait disparu. Elle a la saveur de l’évidence.