Jeudi 13/11, à la Cantine Numérique de Rennes, Céline Desmons est venue nous faire part d’une de ses convictions fortes : le bien-être des collaborateurs se conjugue à la performance de l’entreprise. Une idée qui ne nous est pas étrangère, bien sûr, mais que l’on n’incarne pas forcément au quotidien lorsqu’on est sur le terrain. Voici en quelques lignes et croquis les points qui m’ont marquée lors de cette conférence.
Et que vient faire l’agilité dans tout ça ?
L’agilité se présente comme un ensemble de méthodes, accessibles, humaines et ludiques, qui ouvrent des perspectives nouvelles pour le travail en équipe. Favoriser l‘implication de chacun pour permettre à chaque collaborateur d’exprimer son potentiel au service de l’entreprise : c’est bien la finalité de l’agilité appliquée aux organisations.
Partant du constat alarmant selon lequel très peu de salariés sont véritablement engagés dans leur travail et motivés par ce qu’ils entreprennent chaque jour sur le plan professionnel (seul 11% des salariés tous secteurs confondus se déclarent très motivés), l’enjeu est donc d’explorer de nouvelles pistes pour renouer le lien avec les salariés désinvestis… qui sont tout de même 89% !
Salarié.e.s en quête de sens
Ce constat est à mettre en relation avec un contexte ambiant peu réjouissant : les salarié.e.s sont très souvent exclus de la vision globale des projets et se retrouvent alors en perte de sens totale au regard de leurs propres missions. Ils ne saisissent pas l’ensemble de la situation (qui ne leur est pas présentée) mais doivent cependant faire plus et plus vite (comme un citron que l’on presserait encore et encore…). Quand ils bloquent devant quelque chose, le réflexe systématique est de confier le problème à un expert, ce qui envenime encore la situation puisque l’aide apportée par l’extérieur ne peut être ni questionnée ni apprivoisée par les collaborateurs eux-mêmes. L’organisation fonctionne ainsi comme un ensemble de compartiments étanches, désarticulés les uns des autres, ce qui nuit encore davantage à la stratégie de l’entreprise (qui se doit pourtant d’être partagée et collectivement incarnée).
Par ailleurs, deux visions s’affrontent sur l’être humain et elles impliquent des postures totalement antagonistes en termes de management et de collaboration : c’est le duel X contre Y (théorie de Mc Gregor).
Tandis que l’humain selon la vision X est un être foncièrement opposé au travail, la vision Y le perçoit au contraire comme intrinsèquement motivé, considérant le travail comme une réalité parmi d’autres. Alors que cette dernière vision laisse une marge de manœuvre aux collaborateurs en décelant leurs ressources et en stimulant leur créativité, la vision X incite à sur-contrôler et privilégier la sanction pour s’assurer que le travail est effectivement réalisé.
Sur le plan du management, l’agilité tient bien sûr de la vision Y, et le manager se place dans cette optique également. Il est au service de son équipe, un peu comme un jardinier qui prendrait soin de ses fleurs. Il est responsable du terreau nécessaire à l’évolution de son équipe (liberté, confiance, autonomie, droit à l’erreur, transparence, humilité, congruence…). Il n’est pas tout-puissant, il ne peut rien forcer ni précipiter (de même qu’on ne tire pas sur une plante pour qu’elle pousse !), mais son rôle est néanmoins essentiel.
A l’appui d’une étude sur le lien entre stress au travail et performance, Céline Desmons a poursuivi en ouvrant quelques portes en matière de pratiques agiles.
Parmi les portes qui se sont ouvertes, citons les pratiques suivantes : la vision box (pour stimuler l’implication de chacun au démarrage d’un projet), la facilitation graphique (pour booster une réunion ou garder trace d’un événement), le stand-up (pour baliser l’avancement d’un projet et stimuler l’engagement de chacun sur la durée), ou encore le speed-boat (pour matérialiser les freins et les courants porteurs pour un projet).
Des initiatives originales à méditer et…à expérimenter sans tarder ! Un grand merci !