Danser un dessin

interview alliam entreprendre de tout son etre

Il fallait y penser… créer une boucle entre le dessin et le corps, entre les couleurs et les mouvements, entre les symboles et leur écho physique dans notre matière… C’est l’idée géniale d’Anna et Daria Halprin, co-fondatrices de l’Institut Tamalpa de Californie et créatrices du Life Art Process®.
Rencontrer dans son corps une création visuelle, que ce soit la nôtre ou celle de quelqu’un d’autre, c’est tout un voyage. D’ailleurs, il n’est pas toujours évident de nommer ce qu’il se passe dans cet espace particulier de présence à soi et à la matière artistique. J’ai quand même eu envie d’approfondir le sujet et j’ai tendu le micro à des personnes qui pratiquent et transmettent le Life Art Process®. Je vous propose d’écouter pour chacun.e ce qu’il se passe dans cet instant suspendu de rencontre. Je crois que secrètement, j’espère que leurs mots vous donneront envie de tenter l’expérience, vous aussi !

interview alliam entreprendre de tout son etre
Entreprendre de tout son être
Danser un dessin
Loading
/

danser un dessin life art process

Pour les personnes qui ne pourraient pas l’écouter, voici ci-dessous la retranscription de l’épisode.

Voix off (Jeanne) : Dans une session de Life Art Process, qu’elle soit individuelle ou collective, il y a, à un moment donné, une invitation étrange : danser un dessin. J’ai demandé à des praticiennes en Life art Process de me partager ce qu’elles vivent à ce moment précis où leur corps rencontre des couleurs, des textues, es symboles fraîchement déposés sur une feuille de papier.

Danser un dessin, c’est comme un dialogue

Aude : Ce que j’ai envie de partager c’est qu’en dansant le dessin je me suis rappelée combien c’était énergétique ce travail et combien il y avait rien de réfléchi, rien de mental, rien de descriptif dans moi qui voulait reproduire le dessin mais c’est plutôt comme un dialogue et dailleurs c’est ça qui m’ apluq uand j’ai découvert Tamalpa c’est le travail sur : je dialogue avec ce qu’il se passe. Je prends un ptit bout, une couleur qui me touchede mon dessin, tout d’un coup, c’est cmme une voix avec laquelle je parle ou une copine avec qui je vais boire un verre. Il m’arrive un truc parce que j’en parle et c’est ça danser un dessin, c’est ce qui me paraît fort. D’un coup, je vais prendre cette partie-là, cette couleur et j’essaie de sentir juste où ça va dans mon corps, à parce que ça part d’un endroit, je suis le mouvement quel endroit ça part, je suis le mouvement et parce que je suis le mouvement et parce que je suis le mouvement, il m’arrive un processus, comme quand je vais boire un verre avec une copine, on parle, ça avance quoi. C’est ça qui est particulier. C’est pas je vois le dessin et je dis un truc avec mon corps. C’est pas si binaire. C’est pas « je reproduis avec mon corps ce que je vois dans le dessin ». C’est plutôt : ce que je trouve dan le dessin me fait bouger, me transforme me fait dialoguer. Après moi peut-être que je dis un truc au dessin et après c’est parti. Il y a une danse de dialogue. C’est ça qui me touche. Pour moi c’est pas qu’avec le dessin, c’est avec tous les outils finalement.

Quelqu’un plonge dans ma vie et m’offre son voyage

Nadège : Et quand quelqu’un vient danser ton dessin. Et là d’un coup cette personne-là elle va plonger dans une épaisseur qui vient résonner avec ta vie. Moi quand j’ai vécu ça la première fois, je me suis dit : l’inconscient existe bien, l’inconscient collectif existe bien, on partage bien nos énergies, nos épaisseurs. Et quelqu’un peut, là où moi, pour plein de raisons, je ne vais pas aller plonger, quelqu’un peut aller plonger et m’offrir son voyage. Et tout ça sans me sentir définie en fait, parce que mon dessin n’est pas moi.

« Danser mon sternum, bonne chance ! »

Alexandra : La première fois où moi j’ai dansé un dessin, je me souviens, c’était pendant un stage avec Stéphane. C’était sur le sternum et je me souviens que j’ai commencé à danser et je me disais mais « pfffiou danser mon sternum, bonne chance, qu’est-ce que c’est ce truc ?! » j’ai essayé de me connecter à ça, de jouer le jeu, et puis à un moment ça m’a traversée, comme si c’était pas mental et ça m’a donné des compréhensions de moi. Je me suis dit « c’est vertigineux ce qu’il se passe. c’est un truc de dingue ». C’était vertigineux de voir ce que ça m’avait ouvert comme vision, de sentir le pouvoir transformateur du Life Art. Alors que j’étais déjà art-thérapeute, j’en avais déjà vécu des expériences intenses au-delà des mots. Mais là, je me suis dit, waw, il y a un truc… qui est infini, qui est tellement immense. J’ai vraiment eu le sentiment d’un vertige, de me dire : wow, ce que j’aperçois, là, c’est immense ». Et voilà, c’était la première fois où j’ai dansé un dessin.