« Langues vivantes en vie » est le titre d’une conférence dansée donnée en clôture du colloque RANACLES 2013 qui s’est tenu à l’Université de Bordeaux du jeudi 28 au samedi 30 novembre 2013. Il s’agit de questionner notre rapport au langage et d’être témoin d’une autre forme de transmission, qui engage les corps.
« Nous ne parlons pas la langue, nous la jouons avec tout notre corps »
Extrait des auteurs : L’idée centrale est que « nous ne parlons pas la langue, nous la jouons avec tout notre corps d’homme ou de femme total s’offrant pour être compris » (formule empruntée à Marcel JOUSSE). Le langage fait partie des conduites corporelles signifiantes de l’être humain. En tant que système de « représentation » il permet « d’interpréter » l’expérience (mentale, sociale), dans le sens cognitif (comprendre, faire comprendre) et dramatique (jouer, rejouer, mette en scène).
Imaginez le même contenu, partagé par les mêmes personnes, immobiles derrière leurs notes.
Facile à concevoir, c’est ce que l’on vit très souvent lorsqu’on assiste à une conférence.
Mais là, cette fois, le propos s’incarne dans des gestes, des déplacements, des intonations. Il s’habille de danses et de mouvements pour faire sens, vraiment. Et c’est puissant. Le contenu s’imprègne, nous traverse, nous rencontre profondément. On se laisse toucher, au sens premier. Les notions prennent racine à cet endroit viscéral de la sensibilité. On se sent concerné·e car notre matière est convoquée. Elle fait intégralement partie de l’expérience.
Les 3 interprètes sont respectivement : Jean-Rémi LAPAIRE (professeur de linguistique et d’études gestuelles à l’Université de Bordeaux-Montaigne), Jean MAGNARD (danseur-chorégraphe, directeur de compagnie) et Mélissa BLANC (danseuse).