Clara Ysé, fées magnétiques

album clara ysé fées magnétiques

Je fais partie de ces personnes qui peuvent changer d’état émotionnel de façon immédiate, « juste » en écoutant une chanson. Le rythme, les mélodies, l’énergie musicale que mes oreilles reçoivent créent une alchimie étrange dans tout mon corps, qui se met au diapason de ce qu’il entend et laisse advenir en douceur un nouvel état d’être. A ce titre, cette chanson est une ressource précieuse pour moi. Elle me rappelle d’une façon joyeuse et légère une vérité profonde : dans les moments d’adversité, la première chose à ressentir est la connexion à mon corps. Sentir qu’il vit, qu’il reçoit le monde, peut-être me rappeler qu’il peut bouger, sauter, courir, danser, dormir, manger, bref, vivre sa vie de corps libre et faire comme bon lui semble. Ne pas juste me le rappeler, d’ailleurs. Le vivre. Retrouver l’unité à mon corps et le laisser me guider.

« Vouloir toujours que l’on danse »

En même temps, en écrivant ces lignes, j’ai une pensée particulière pour les corps vieillissants, les corps souffrants, les corps empêchés, les corps blessés, les corps emprisonnés… et je me demande… quand les limites du corps sont telles que la connexion au corps est avant tout douloureuse, voire peu souhaitable, que reste-t-il ? Quels sont les chemins qui demeurent empruntables pour ressentir la vie précieuse et fragile que ces corps abritent malgré tout ? Comment partir à la recherche de la minuscule étincelle, de la flamme discrète, de l’intime vibration, dans les profondeurs de la chair, dans les méandres du vivant en mouvement…? Comment rester présent.e à soi, aux autres et au monde, comment goûter l’intensité de la vie et sa force insoupçonnée, même si celle-ci est peut-être confinée dans l’infiniment petit ?

« J’aime les joies trop intenses, je ne peux pas m’empêcher de vouloir toujours que l’on danse partout où je mets les pieds ! »