Il y a un an, je vous invitais à penser 2019 comme un mouvement et à en imaginer la forme. Je partais d’une intuition : quand il y a du mouvement, on grandit.
Cette année, j’ai envie de célébrer la puissance de l’immobilité.
Demeurer. Etre là. S’arrêter. Ecouter.
S’abstenir de faire ou de vouloir.
S’autoriser à être et recevoir.
C’est l’état d’esprit qui m’anime depuis que j’ai atterri en Californie fin août pour me former à l’Institut Tamalpa.
De la frénésie du mouvement à l’immobile danse
Je découvre la subtile danse qui se joue dans ma vie, entre mouvement et immobilité. Les mois qui ont précédé mon départ en Californie, j’étais perpétuellement en mouvement : je préparais la transmission de mes contrats, organisais mon année à venir, animais de nombreuses formations pour financer mon voyage, prospectais déjà pour anticiper mon retour. Toutes ces actions ont été nécessaires, et je réalise avec un peu de recul qu’elles allaient de pair avec une forme d’insensibilité, un état de vie comme en sourdine, car je ne vivais plus vraiment ma vie (je sautais d’une to do list à une autre, d’un train à un autre, d’un hôtel à un autre), je la gérais temporairement, dans l’espoir de mieux pouvoir y goûter ensuite. Aujourd’hui, mon entreprise Alliam est (presque) à l’arrêt pour que je puisse bouger. Loin, pleinement, longtemps. Je réalise la force de ce qui se met en mouvement quand on décide d’arrêter (ou de suspendre ?) quelque chose…
Oser la pause
Il y a plein de raisons d’inviter l’immobilité : sentir l’écho de ce qui a bougé, écouter finement ce qui bouge en ce moment, décider en conscience des prochains mouvements. On pourrait même imaginer s’arrêter sans raison. Gratuitement. Sans attente. Sans intention autre que celle de goûter la pause.
Pourtant, je trouve qu’il n’est pas évident de se poser quand la frénésie est reine et qu’elle entraîne… parfois hors de soi-même. D’autant que j’ai pour habitude d’associer le vivant au mouvement, de me sentir pleine de vie quand je bouge en grand, quand l’intensité m’enveloppe, m’emmène hors de mes limites.
Ces temps-ci, je découvre d’autres manifestations du vivant : le vivant subtil, le vivant infiniment petit, le vivant discret, le vivant continu… Je crois que c’est la pratique soutenue de la méditation qui m’amène à goûter à ces états-là de présence et de disponibilité à moi-même. Et cela me questionne. J’aimerais que ce ne soit pas qu’une passade… J’aimerais que cette curiosité pour l’immobilité continue d’infuser dans ma vie, de me guider, de me montrer là où je ne regarde plus.
Y a-t-il une place pour accueillir l’immobilité quelque part dans nos vies ? Quel nouveau mouvement émerge lorsqu’on ose une pause ? Qu’est-ce qui apparaît quand tout semble à l’arrêt ?
Depuis les collines de Californie, je vous souhaite une très belle année 2020 et vous invite à découvrir le document ci-joint pour prolonger la réflexion…